Peu importe l'échelle ou la matérialité de l'objet, du virtuel au miniature, la question reste la même.
Cette installation a été créée spécifiquement pour le parterre du square.
Pour situer celle-ci dans le contexte général de mon travail, les sculptures que je propose sont toutes
des métaphores. Au travers du dialogue entre les formes minérales, manufacturées (pierre, métal, verre)
et les formes végétales vivantes (de l'arbuste à l'arbre mature), je souhaite parler de l'être humain, de son
rapport à lui-même, ses semblables, aux mondes qui l'environnent.
Dans cette installation, mon but était de mettre en relation deux univers : celui de l'humain en perpétuel
mouvement qui construit et déconstruit, que l'on retrouve ici dans l'oeuvre monumentale en pierre "le
groupe des carriers" du sculpteur Guillaume Charlier; masse inerte dans laquelle des corps d'hommes au
travail, muscles tendus, ont été taillés et celui de ses pensées (celle de l'humain), elles aussi en
perpétuel mouvement, que je matérialise ici sous la forme de cette sphère blanche, légère qui, selon la
présence ou non du vent, tournoie sur elle-même au-dessus d'un arbuste vivant, rase sa cime ou bat
contre ses branches, laissant à chacun la question ouverte de l'objet métaphorique : l'arbuste vivant
est-il une métaphore du corps humain ?, de son environnement qu'il assujettit ?, qu'il pourchasse ?,
laisse libre ? ou tout simplement côtoie ?
L'arbuste va-t-il se laisser faire ? contourner la contrainte ? passer outre ?
Seul le temps de prendre le temps d'observer pourra peut-être y répondre.
Entre monde virtuel et miniature.
Nathalie Joiris